Locataire, proprietaire : qui doit reparer les volets ? Responsabilites legales pour les degradations importantes

La répartition des responsabilités concernant les volets représente un sujet fréquent de désaccord entre locataires et propriétaires. Quand un volet se détériore ou cesse de fonctionner correctement, qui doit payer la facture? La réponse dépend de plusieurs facteurs juridiques qu'il convient de comprendre pour éviter les litiges.

Le cadre juridique des réparations locatives

La législation française établit une ligne de partage entre les travaux qui incombent au locataire et ceux qui restent à la charge du propriétaire. Cette distinction se fonde principalement sur la nature des réparations et l'origine des dégradations.

La distinction entre réparations locatives et travaux à charge du bailleur

Les réparations locatives correspondent aux travaux d'entretien courant et aux petites réparations. Pour les volets, le locataire doit assurer leur entretien régulier: nettoyage des coulisses, graissage des gonds et charnières, remplacement de petites pièces comme les boulons ou les targettes. Il doit également s'occuper du graissage des stores et jalousies, et remplacer les cordes, poulies ou quelques lames si nécessaire. À l'inverse, le propriétaire prend en charge les réparations importantes comme le remplacement complet d'un volet usé normalement, les travaux liés à une malformation ou les dommages causés par un événement climatique exceptionnel. Cette répartition suit un principe simple: le locataire entretient, le propriétaire rénove.

Les textes de loi qui régissent les obligations de chacun

Le décret n°87-712 du 26 août 1987 constitue la référence légale principale en matière de réparations locatives. Ce texte détaille précisément les travaux considérés comme relevant de l'entretien courant à la charge du locataire. La loi n°89-462 du 6 juillet 1989 encadre plus largement les rapports locatifs et établit les obligations générales des deux parties. Le Code civil, notamment dans ses articles 1714 à 1762, fournit également un cadre juridique pour la location immobilière. Ces textes prévoient des exceptions à la responsabilité du locataire dans certaines situations: force majeure, faute du bailleur, ou intervention d'un tiers extérieur. Par exemple, si un volet est endommagé par une tempête, la réparation incombe au propriétaire malgré l'obligation d'entretien du locataire.

La réparation des volets : cas pratiques et solutions

La question de la répartition des responsabilités entre locataire et propriétaire concernant les volets est souvent source de confusion. Le cadre légal établit clairement qui doit prendre en charge les différents types de réparations selon l'origine du problème. Cette distinction s'avère utile pour éviter les litiges lors d'un état des lieux de sortie ou durant la location.

Les dommages causés par l'usure normale

L'usure normale des volets, appelée également vétusté, résulte du passage du temps et d'une utilisation standard du bien. Dans ce cas, la responsabilité financière incombe au propriétaire selon la loi. Par exemple, lorsque les lames d'un volet se détériorent progressivement après plusieurs années d'utilisation, c'est au bailleur de financer leur remplacement.

Les gros travaux de réparation des volets relèvent aussi de la responsabilité du propriétaire. Cela comprend le remplacement complet d'un volet défectueux, la réparation des mécanismes internes complexes ou le changement des coulisses endommagées par le temps. Les dommages causés par une force majeure, comme une tempête qui arrache les volets, restent également à la charge du propriétaire.

Un locataire confronté à ce type de problème doit notifier son propriétaire par écrit (courrier recommandé avec accusé de réception) et lui laisser l'accès au logement pour réaliser les travaux nécessaires. Si le propriétaire refuse d'intervenir, le locataire peut, après mise en demeure, saisir la commission départementale de conciliation ou le tribunal.

Les dégradations dues à un défaut d'entretien

À l'inverse, lorsque les dommages résultent d'un manque d'entretien ou d'une mauvaise utilisation, le locataire doit assumer les frais de réparation. Le décret n°87-712 du 26 août 1987 précise les obligations du locataire concernant l'entretien courant des volets :

Le locataire est responsable du graissage régulier des gonds, paumelles et charnières pour garantir le bon fonctionnement des volets. Il doit aussi procéder au remplacement des petites pièces comme les boulons, clavettes et targettes lorsqu'ils sont usés. Le nettoyage des coulisses fait partie des tâches d'entretien qui lui incombent.

Pour les volets roulants, le locataire doit veiller au bon fonctionnement du mécanisme en lubrifiant les parties mobiles et en remplaçant les cordes ou sangles usées. Si un volet se bloque ou se détériore suite à un défaut d'entretien manifeste, le locataire devra prendre en charge les réparations.

Il est recommandé de documenter l'état des volets lors de l'état des lieux d'entrée avec des photos datées. Cette précaution permet d'éviter les contestations ultérieures sur l'origine des dégradations. Un bail bien rédigé qui détaille les obligations d'entretien constitue aussi une protection tant pour le locataire que pour le propriétaire.

En cas de doute sur la responsabilité d'une réparation, les parties peuvent consulter l'Agence Départementale d'Information sur le Logement (ADIL) qui apporte des conseils gratuits et personnalisés sur les questions juridiques relatives au logement.

Prévention et conseils pour éviter les problèmes de volets

La question des volets et de leur entretien est un sujet récurrent dans les relations locatives. Pour anticiper les difficultés et clarifier les responsabilités de chacun, il existe des pratiques préventives que locataires comme propriétaires gagneraient à adopter. Une bonne compréhension des obligations de chaque partie selon le cadre légal peut éviter bien des litiges.

L'entretien régulier recommandé pour les locataires

Selon le décret n°87-712 du 26 août 1987, le locataire doit assurer l'entretien courant des volets pour garantir leur bon fonctionnement. Cela inclut plusieurs actions simples mais nécessaires :

Le nettoyage régulier des coulisses s'avère indispensable pour éviter l'accumulation de saletés qui peuvent bloquer le mécanisme. Le graissage des gonds, paumelles et charnières fait également partie des tâches d'entretien basiques. Pour les volets roulants, il faut veiller au bon état des sangles et manivelles.

Les petites réparations comme le remplacement de boulons, clavettes et targettes incombent au locataire. De même, il doit prendre en charge le graissage des stores et jalousies, ainsi que le remplacement de quelques lames si nécessaire.

Un planning d'entretien saisonnier peut s'avérer utile : au printemps pour nettoyer les salissures hivernales, et à l'automne pour préparer les volets aux intempéries. Cette routine préventive permet d'identifier rapidement les problèmes avant qu'ils ne s'aggravent.

Les vérifications à effectuer lors de l'état des lieux

L'état des lieux constitue un moment clé pour documenter avec précision l'état des volets. Lors de cette étape, il est judicieux de :

Tester le fonctionnement de tous les volets en les ouvrant et fermant complètement. Il faut vérifier que les mécanismes ne grincent pas anormalement et que les volets se ferment correctement. Photographier les éventuels défauts ou dommages existants s'avère particulièrement utile pour éviter les contestations ultérieures.

Pour les volets roulants, il est recommandé de contrôler l'état des lames, des coulisses et du coffre. Le locataire doit signaler immédiatement tout dysfonctionnement au propriétaire pour établir clairement les responsabilités dès l'entrée dans les lieux.

La rédaction détaillée de l'état des lieux doit mentionner précisément l'état de chaque volet, pièce par pièce. Cette documentation servira de référence en cas de litige sur la répartition des frais de réparation à la fin du bail.

En cas de doute sur l'état d'un volet lors de l'entrée dans les lieux, le locataire dispose d'un délai de 10 jours pour signaler des anomalies non constatées lors de l'état des lieux initial, conformément à la loi n°89-462 du 6 juillet 1989.

Une communication claire entre locataire et propriétaire sur l'état des volets et les actions d'entretien réalisées tout au long du bail permet d'éviter la majorité des litiges. Le respect mutuel des obligations de chacun garantit le bon état des volets et la préservation du logement.